[Review] Stranger Things – Saison 4 : une première partie plus sombre et plus adulte
Si vous êtes là depuis les débuts du site, vous avez probablement vu passer nos critiques de la saison 1 et de la saison 2 de Stranger Things. La saison 3 manque à l’appel, mais je ne pouvais pas m’empêcher de vous donner mon avis sur la première partie de la saison 4, sortie le 24 mai dernier après trois ans d’attente ! Et autant vous dire que notre attente a été récompensée par une saison plus longue, plus sombre et plus mature que les précédentes.
Stranger Things, c’est probablement l’une des séries les plus marquantes des années 2010, aux côtés de Game of Thrones. Et pour cause : il s’agit d’un véritable phénomène culturel proposé par la plateforme Netflix. Mais je dois avouer que si la première saison était une véritable surprise, la seconde avait déjà perdu de sa magie jusqu’à nous amener à une saison 3 plutôt bancale. Bonne nouvelle : la saison 4, coupée en deux parties, vient relever le niveau !
Attention : si vous n’avez pas encore vu les trois premières saisons, je vous conseille de passer votre chemin car je vais spoiler leurs intrigues (mais aucun spoil de la saison 4!).
Une multitude d’intrigues
Eleven, Will, Jonathan et Joyce ont déménagé en Californie et essaient de s’adapter à leur nouvel environnement, non sans difficultés. Désormais prénommée Jane, Eleven a perdu ses pouvoirs et doit chaque jour faire face à des lycéens qui la harcèlent, tout en vivant une relation à distance avec Mike. Leurs amis, restés à Hawkins, ne sont pas épargnés non plus puisque leur groupe a éclaté : Mike et Dustin ont rejoint le Hellfire Club (des lycéens passionnés de jeux de rôle), Lucas passe son temps avec les joueurs de basket populaires et Max se renferme de plus en plus sur elle-même et ne leur adresse plus la parole.
Vous l’aurez compris, toute l’histoire de Stranger Things est désormais divisée en de multiples intrigues et différents lieux, nous transportant aussi bien en Californie qu’en Russie ou même dans le Nevada. Les personnages ont chacun leurs propres préoccupations à gérer, sans compter les nouvelles tragédies qui vont frapper Hawkins, bouleversant une nouvelle fois le quotidien du groupe d’amis. Il semblerait que les portes de l’Upside Down ne sont finalement pas restées fermées bien longtemps…
Malgré cette narration qui tourne autour de différents points de vue, les scénaristes parviennent à nous tenir en haleine sans jamais nous perdre. Les allées et venues entre les personnages sont maîtrisées à la perfection et c’est plus qu’appréciable !
Des épisodes XXL
Quand la durée des épisodes a été annoncée, j’avoue avoir été un peu choquée car je ne m’attendais pas à des épisodes si longs, la série nous ayant habitués à une durée moyenne de quarante minutes par épisode. Mais cette fois, la production a mis les bouchées doubles car ils tournent autour d’1h15, à part l’épisode 3 qui dure 1h30 et l’épisode 7 qui dure 1h38. Il est également à noter que les deux derniers épisodes qui composeront la seconde partie de la saison 4 seront encore plus longs : 1h25 pour l’épisode 8 et … 2h19 pour l’épisode 9 ! Du jamais vu dans le monde des séries télévisées (en tout cas, pas que je sache). Autant vous dire qu’il faudra s’armer de patience et s’attendre à prévoir plusieurs soirées pour en venir à bout.
Malgré les multiples intrigues mentionnées plus haut, la série ne gagne pas forcément en rythme. L’écran est obligé de se couper en quatre pour accueillir les quatre récits qui s’entrecroisent, ce qui allonge considérablement le temps des épisodes, et certaines intrigues ont tendance à s’essouffler suite à ces coupures intempestives. La mission Hopper tourne très vite en rond et le road trip californien se transforme rapidement en blagues redondantes atour de la weed. Rien de bien grave, mais on comprend vite que la véritable place de Stranger Things est dans l’Indiana, à Hawkins, et non aux quatre coins de la terre. Lorsqu’on s’y trouve, tout devient beaucoup plus complexe et excitant : la mythologie, les flashbacks et, bien entendu, les passages dans l’Upside Down !
Entre coup de vieux et nostalgie
Forcément, après trois ans d’attente, les acteurs ont bien grandi depuis leurs (més)aventures dans le centre commercial Starcourt, tout comme les téléspectateurs. Ils ne sont plus des enfants, mais bel et bien des adolescents. Terminées donc les références aux Goonies ou encore à Super 8, la saison 4 se place désormais aux côtés des meilleurs films d’horreur des années 80. Disparitions inquiétantes, visions terrifiantes et morts affreuses : frissons et ambiance glaçante sont au rendez-vous !
En parlant des années 80, les frères Duffer parviennent plus que jamais à transmettre cette ambiance si particulière de l’époque. Qu’il s’agisse des costumes, des coiffures, des couleurs, de l’ambiance ou encore du jeu d’acteurs, tout est mis en place pour faire voyager les spectateurs dans le temps. Mais il est vrai qu’en tant qu’habitués des séries contemporaines, le jeu d’acteurs peut parfois nous paraître surjoué et exagéré, voire nous faire grincer des dents, surtout dans les premiers épisodes. Si vous êtes friands de ce genre d’ambiance et du côté nostalgique qu’elle apporte, vous serez sans aucun doute servis avec la saison 4 de Stranger Things !
Mais tout n’est pas parfait
Comme toute production culturelle, on ne peut pas dire que la saison 4 de Stranger Things soit parfaite en tous points. Tout d’abord, Will et Mike sont relayés au second plan. Certes, ils sont présents à l’écran, mais leur présence se réduit à des scènes de ménage douteuses… Et d’un côté, c’est tant mieux, car le jeu d’acteur de Finn Wolfhard (Mike) laisse clairement à désirer dans cette saison. Le jeune acteur nous avait pourtant habitués à mieux par le passé, notamment pour son interprétation dans Ça.
Bon, et il faut se le dire, même si beaucoup de spectateurs ont été surpris, l’intrigue était quand même assez prévisible. De mon côté, j’avais compris le plus gros des révélations à la moitié de la première partie seulement… Cela ne m’a pas empêchée d’apprécier mon visionnage et d’avoir terriblement envie de voir la suite, mais j’aurais aimé être davantage surprise.
En trois ans, Netflix a eu le temps de nous concocter une saison plus poussée sur bien des aspects, pour le plus grand plaisir des fans. Plus mature et captivante que les deux précédentes, elle a de quoi raccrocher ceux qui avaient abandonné la série, mais elle ne se place malheureusement pas devant la première. Amateurs de films d’horreurs ou simples nostalgiques des séries de l’époque, il est grand temps de (re)donner une chance à cette série qui devient de plus en plus ambitieuse. On a déjà commencé le décompte des jours qui nous séparent des derniers épisodes qui arriveront le 1er juillet !
On a adoré
Et pour finir cet article en beauté : un petit bonus car on adore la playlist ! 🎶😊