[Test] The Quarry : nuit d’horreur à la colonie
Édité par 2K et développé par Supermassive Games, The Quarry est un teen-horror narratif à mi-chemin entre un film et un jeu vidéo qui nous plonge dans la peau d’une dizaine d’adolescents coincés dans une colonie de vacances un soir de pleine lune. Après The Dark Pictures Anthology dont les trois épisodes sortis n’ont pas suscité le même intérêt qu’Until Dawn, l’équipe propose une histoire inédite inspirée des classiques du cinéma d’horreur. En définitive, The Quarry est-il le digne héritier du plus grand succès des développeurs ? La réponse dans ce test !
Sueurs froides à Hackett’s Quarry
Un camp de vacances au bord d’un lac entouré de forêts : le cadre idéal pour un moment d’évasion entre amis, loin de la ville et des obligations familiales. Laura et Max, ainsi que sept autres adolescents, sont moniteurs dans cette colonie. Ils décident tous les deux de prendre la route avec un jour d’avance, mais ils se rendent vite compte qu’ils n’auraient jamais dû prendre cette décision. Cette douce soirée de pleine lune se transforme rapidement en leur pire cauchemar.
Pour le reste de l’équipe, la colonie se déroule sans encombres, jusqu’au dernier jour. Une fois les enfants partis, ils sont obligés de rester une nuit de plus car la voiture est tombée en panne. Pour fêter cette toute dernière soirée ensemble, ils décident de faire un grand feu de camp aux abords du lacs. Mais vingt-huit jours après le début du camp, la pleine lune fait à nouveau son entrée… Qui sortira vivant du camp d’été Hackett’s Quarry ? Le ton est posé et c’est à nous, seul ou à plusieurs, de faire des choix et d’avoir les bons réflexes pour maintenir le plus de personnages en vie jusqu’au lever du soleil.
Des choix qui n’en sont pas toujours
The Quarry peut ainsi se terminer de plusieurs façons dépendamment des choix des joueurs (notamment en véritable bain de sang). Mais si la vie des personnages se trouve entre nos mains, il faut avouer que les choix qui génèrent de vrais impacts en créant de nouveaux « chemins » ne sont pas les plus nombreux dans ce jeu. Beaucoup de choix ne servent à rien à part débloquer certains dialogues. D’ailleurs, une fois la partie principale terminée, il est possible de rejouer les chapitres pour en modifier nos choix et quelle ne fut pas ma surprise de constater que les nouveaux chemins ainsi créés étaient finalement assez anecdotiques… J’avais l’impression de me trouver dans un épisode de The Dark Pictures Anthology plus que dans un véritable successeur d’Until Dawn.
Et ce qui est encore plus dommage, c’est qu’il faudra au minimum quatre parties entières pour réunir tous les collectibles. The Quarry est rempli d’objets à collectionner, et ceux-ci sont de trois types : des indices, des preuves et des cartes de tarot. Si les deux premiers ont bénéficié d’améliorations intéressantes par rapport aux autres jeux de Supermassive, les cartes de tarot sont similaires aux tableaux de The Dark Pictures Anthology et aux totems d’Until Dawn : ils conseillent les joueurs en leur montrant un futur possible. Malheureusement, et comme je le disais, il ne sera pas possible de toutes les consulter en une seule partie car on ne peut en lire qu’une seule entre les chapitres, soit neuf par parties (et elles sont très faciles à manquer). Et cerise sur le gâteau : les objets doivent être trouvés en une seule partie. Vous ne pourrez pas aller récupérer une preuve dans le chapitre 5 après votre partie.
Veillez donc à ne rien manquer car même si les développeurs se vantent de proposer 186 fins différentes, le jeu reste globalement très linéaire et les différentes fins tiennent principalement de détails et petits secrets à découvrir. À moins que vous ne cherchiez à obtenir tous les succès, il n’est donc pas nécessaire de s’imposer une exploration de fond en comble. Refaire le jeu plusieurs fois tient du calvaire car il est impossible de passer les cinématiques.
Des animations qui piquent les yeux
Je ne vais pas me faire d’amis en disant cela, mais contrairement à ce que j’ai pu lire dans beaucoup de tests, je trouve que les graphismes sont vraiment décevants. Ce test est réalisé sur PlayStation 5, donc une console de dernière génération, et si le jeu ne manque pas de fluidité, les textures et les animations, elles, sont vraiment ratées. Par exemple, il arrive que le brouillard, qui illumine la scène en fonction de l’angle où l’on se trouve, apparaisse et disparaisse sans raison à l’écran. Et ce n’est pas le seul élément qui s’affiche de façon maladroite ou qui pop carrément devant nos yeux.
J’ai lu à plusieurs reprises que la modélisation des personnages de The Quarry est impressionnante, et je suis globalement d’accord avec cette affirmation, mais l’animation des visages est vraiment étrange, limite risible. Lors des différentes scènes de dialogue entre les adolescents, je ne pouvais pas m’empêcher de regarder leur visage bouger en me demandant comment les développeurs ont pu valider de telles animations. Ils font parfois de ces grimaces !
Si The Quarry n’est pas un échec total et reste un teen-horror plutôt divertissant, surtout à plusieurs, il se place loin derrière Until Dawn. Le scénario est cliché, expédié et parfois incohérent, et l’impact des choix est presque inexistant. Le tout reste beaucoup trop linéaire pour un jeu vidéo narratif, et c’est bien dommage. Si vous voulez vraiment vous lancer et vous faire votre propre avis, je vous conseille vivement d’attendre un peu pour le trouver à un prix plus bas.
Test réalisé sur PlayStation 5
The Quarry
59,99€On aime
- L'ambiance et la direction artistique
- La modélisation des personnages
- Beaucoup de collectibles
On aime moins
- Des choix sans réel impact
- Des animations et textures ratées
- Un scénario cliché, expédié et incohérent
- Impossible de tout collecter en une partie
- Des bugs en tous genres (phrases répétées, sous-titres incorrects, pistes audio absentes...)